En Suisse, les citoyens peuvent non seulement élire leurs représentants – c’est la démocratie représentative, mais se prononcent également sur différentes questions grâce aux droits de vote, d’initiative et de référendum – c’est la démocratie directe.
Le système de démocratie directe est le fruit d’une longue évolution à l’échelle des communes, du canton et de la Confédération. Dans un pays d’une grande diversité linguistique et culturelle, les droits politiques représentent une sorte d’ADN commun et font partie de l’identité suisse.
Des occasions de voter se présentent en moyenne quatre fois par année. Mais qui peut voter? De quels droits politiques disposent les étrangers?
Les droits politiques s’acquièrent en principe suite à la naturalisation. Cependant, les personnes de nationalité étrangère, domiciliées en Suisse depuis un certain temps, peuvent obtenir des droits politiques communaux ou cantonaux. Ceci est une décision cantonale, voire communale et la situation varie d’un canton à l’autre.
A Genève, les étrangers établis depuis huit ans en Suisse ont le droit de voter et d’élire au niveau communal. Ils n’ont en revanche pas le droit de se faire élire au niveau communal. D’autres formes de participation citoyenne, auprès d’associations notamment, leur sont ouvertes. Vernier par exemple, expérimente depuis 2005 les contrats de quartier.
Le Bureau de intégration des étrangers (BIE) favorise l’émergence de formes non conventionnelles de participation politique en faveur des résidents étrangers. En collaboration avec l’Institut d’étude de la citoyenneté de l’Université de Genève (InCite), diverses associations et communes, le BIE a lancé en 2019 le projet « Intégrer par les pratiques citoyennes – Ici Genève« . Le premier Conseil des habitants, qui constitue le cœur de ce projet et entend développer des outils démocratiques de proximité, a pris racines au sein de la ville de Vernier.
Disposer de droits politiques c’est important. Ceci est de surcroit vrai dans un pays qui dispose d’un système aussi riche et complexe comme la Suisse et ses cantons. Cependant, encore faut-il les connaitre et les pratiquer. Quels sont les besoins spécifiques des migrants en matière d’information sur les droits politiques? Comment stimuler leur participation? A terme, la participation améliore la compréhension réciproque, le vivre-ensemble, l’intégration.
Les différentes activités proposées par le collectif d’associations (séances d’information et ateliers pratiques, visites d’institutions, ateliers théâtre, etc.) visent à aborder ces questions.